Le 20 décembre dernier, le cahier des charges régional de la PDSA a été publié. Quelles nouveautés? Quels changements? Le Dr PENCOLE, élu URPS et participant aux négociations le décrypte pour vous.
Etat actuel de la PDSA Bretonne – Cahier des charges (CDC) PDSA 2019
Le nouveau CDC de la PDSA est entré en application le premier janvier. Il apporte autant de continuités que de changements.
Dans la continuité :
- Une priorité Régionale partagée par l’ensemble des acteurs : professionnels et représentants de l’Etat et de l’assurance maladie,
- Le principe du volontariat,
- Une présence des généralistes sur l’ensemble des horaires de la PDSA,
- La collaboration entre les médecins traitants et nos confrères de SOS,
- La segmentation de l’offre de soins en trois segments : Régulateurs, Médecins mobiles et Médecins en Consultation
Pour les changements :
- Priorité donnée à l’implantation de sites fixes, type Maison médicale de Garde (MMG)
- Disparition des secteurs de garde en cabinet,
- Dé corrélation des médecins volontaires de celui des secteurs « historiques »,
- Dé corrélation de la prise en charge des patients de leur territoire d’origine,
- Renforcement de la mission des médecins régulateurs,
- Affirmation du rôle des ADOPS dans la gestion des sites de consultation, au côté de la régulation et des effecteurs mobiles libéraux (EML).
- Rapprochement des MMG et des sites d’accueil des établissements afin d’améliorer l’orientation des patients en demande de soins,
La Bretagne reste une terre d’exception quant à l’amplitude horaire de la PDSA des généralistes, ainsi que pour sa segmentation en 3 métiers différents.
Au fil des années, la situation tend à s’homogénéiser dans les quatre départements. Cependant, le département du Finistère connait des difficultés à mettre en place des sites fixes. Les trois autres départements accompagnent cette mutation. L’objectif posé est que tout le territoire Breton rejoigne cette organisation dans les 5 ans à venir.
L’adhésion des professionnels sur le terrain est bien sûr variable selon les territoires. Mais il est notable de constater que, là où l’association départementale accompagne activement ce changement, l’adhésion des plus jeunes d’entre nous à l’organisation au sein de MMG est très bien reçue, voire plébiscitée.
Nous constatons, pour plagier d’illustres prédécesseurs, une « querelle » des modernes et des anciens. Plutôt que « querelle » il conviendrait mieux de parler d’évolution du paradigme de la PDSA.
Cette nouvelle version du cahier des charges participe à achever une mutation engagée en 2003 lors de l’instauration du volontariat. Les groupes des médecins régulateurs et mobiles sont, depuis 2004 pour les premiers et 2012 pour les seconds, constitués dans chaque département d’une trentaine de volontaires.
Mais dans la majorité des territoires, l’organisation de l’offre de consultation, en MMG ou en cabinet, est restée organisée sur la base de la solidarité territoriale. Cette solidarité de proximité présente de nombreux avantages qu’il faudra absolument préserver dans les prochaines années. Mais elle présente aussi, pour une mission basée sur le volontariat, les germes d’une fragilité importante.
Nous avons pu observer durant les 5 dernières années des ruptures brutales et parfois totales du volontariat sur plusieurs territoires Bretons. Laissant des secteurs entiers sans aucune offre de consultation aux heures de PDSA durant de longs mois, voire davantage. Conséquence de ce que nous avons qualifié d’effet « domino ». L’arrêt de quelques-uns, se déclarant « non volontaires pour la DPSA » entrainant l’arrêt de tous au nom du manquement à la solidarité et de la réciprocité de certains.
Les sites fixes, MMG, regroupent un pourcentage de volontaires par département souvent plus faible que l’organisation antérieure dite « solidaire ». Encore que les Côtes d’Armor, amènent un démenti à cette observation. Mais elle présente, quel que soit le lieu, l’immense avantage d’une plus grande stabilité.
Les médecins volontaires en MMG se mobilisent dans le même esprit que leurs confrères Régulateurs ou EML. Ils décident d’organiser une petite partie de leur temps de travail en intégrant cette mission particulière. Par conviction, par ce qu’elle est peu différente et aussi un peu mieux rémunérée, etc.
Les 2 ou 3 années à venir devraient nous permettre de vérifier que cette hypothèse de travail, basée sur l’observation de la PDSA des Côtes d’Armor, sera porteuse de plus de stabilité et d’efficacité.
Nous devrons aussi veiller à ce que :
- L’équilibre des revenus entre les 3 métiers soit le mieux équilibré possible. Les forfaits pourront évoluer.
- Le volontariat puisse s’épanouir dans des conditions de travail « au moins » aussi bonnes que dans nos cabinets, ce qui suppose une évolution notable pour certains sites trop pauvrement pourvus.
- La collaboration avec nos confrères Urgentistes, en consultation ou en régulation, se renforce nourrie d’une confiance et d’un respect mutuel indispensable.
La base de cette organisation repose sur le Volontariat. Ne l’oublions pas. Et nous ne pouvons que nous réjouir de voir autant de jeunes consœurs et confrères dans les réunions que nous tenons depuis quelques semaines. Ce sont eux qui sont appelés à faire vivre cette nouvelle organisation.
Dr Daniel PENCOLE
Elu URPS MLB