Sécurité des médecins libéraux en Bretagne : protéger votre intégrité, ensemble !

Les médecins libéraux peuvent être exposés à des situations difficiles : agressions verbales ou physiques, vols, harcèlement, tensions éthiques. Ces incidents, même ponctuels, peuvent affecter la qualité de vie au travail et la relation avec les patients.

Se préparer, s’informer et s’outiller est essentiel pour exercer dans des conditions sûres.

2- Comprendre les formes d’insécurité

Les violences rencontrées peuvent prendre des formes diverses :

• Verbales : insultes, menaces, propos déplacés. 
• Physiques : bousculades, coups, agressions.
• Vols : dégradation de locaux, objets volés, ordonnances.
• Cybermenaces : diffamation en ligne, intimidation.
• Pression éthique : exigences de prescription ou conflits avec des accompagnants. 

En Bretagne, 44 médecins ont déclaré un incident en 2023, selon l’Observatoire national de la sécurité. Ce chiffre, relativement bas comparé à d’autres régions, masque toutefois des disparités territoriales et une sous-déclaration fréquente de la part des médecins victimes. Dans certaines zones sous-dotées, la pression accrue peut accentuer les tensions. D’où l’importance de rester vigilant et de s’appuyer sur des outils de prévention adaptés. 

Quel que soit votre mode ou lieu d’exercice, tout médecin peut un jour être confronté à une situation délicate.

3- Que faire en cas d’agression ou de menace ?

• Mettez-vous en sécurité et appelez les secours si besoin (17 ou 112).
• Ne pas minimiser les faits : porter plainte est un droit. 
• Documentez  l’incident (date, faits, témoins). 
• Alertez l’Ordre, son assurance si vous avez besoin d’un accompagnement.
• Envisagez un soutien psychologique après une agression. 

4- Prévenir au quotidien

• Installez une alarme ou bouton d’alerte discret. 
• Aménagez son cabinet : bureau entre vous et la porte, bonne visibilité.
• Affichez une charte de bonne conduite dans la salle d’attente. 
• Sensibilisez votre entourage professionnel – collaborateurs, stagiaires, confrères et consœurs – aux situations à risque et aux bons réflexes à adopter.

Travaillez dans un cadre collectif — comme une Maison de Santé Pluriprofessionnelle (MSP), un cabinet de groupe ou une Communauté Professionnelle Territoriale de Santé (CPTS) — peut aussi constituer un levier protecteur pour les médecins libéraux. Ces organisations permettent :

• Une présence physique renforcée, limitant l’isolement face à un patient agressif.
• Une meilleure coordination en cas d’incident : collègues, secrétaires, ou professionnels paramédicaux peuvent intervenir ou alerter.
• La mise en place de protocoles communs de prévention et de gestion des situations à risque.
• Parfois même des dispositifs collectifs de sécurité (alarme, vidéoprotection, gestion d’accès).

Cela ne règle pas tout, bien sûr, mais appartenir à un réseau de soins de proximité permet souvent de rompre l’isolement, de partager ses expériences et de trouver du soutien quand une situation dérape.

5- Gérer son identité numérique : un volet clé de votre sécurité

Aujourd’hui, la sécurité du médecin ne se limite plus au cabinet. Elle concerne aussi sa présence en ligne, que ce soit sur les réseaux sociaux, les plateformes d’avis patients ou les annuaires professionnels. Une fiche mal référencée, des commentaires diffamants, une usurpation d’identité ou une photo de cabinet publiée sans votre autorisation peuvent avoir des conséquences concrètes sur votre exercice et votre sérénité.

Apprendre à maîtriser son e-réputation, à vérifier les informations accessibles en ligne, et à réagir en cas de litige numérique fait désormais partie des bonnes pratiques de prévention.

L’URPS Médecins Libéraux de Bretagne a organisé un afterwork dédié à l’e-réputation, avec des experts du sujet, pour outiller les professionnels de santé bretons.

À consulter l’article « Introduction à l’e-réputation du médecin ».

Voir l’article

6- En déplacement : anticipez

• Informer un proche ou un collègue de votre visite.
• Privilégier les consultations à deux en cas de doute. 
• Repérer les lieux d’évacuation avant l’entrée.