S'installer en médecine libérale en Bretagne : les grandes étapes !
1- Choisir son lieu d’exercice, une décision stratégique
Médecin généraliste ou médecin spécialiste, la première étape consiste à déterminer où exercer. En Bretagne, certaines zones sont sous-dotées, d’autres déjà bien pourvues. Une étude de territoire est essentielle : démographie, densité médicale, besoins spécifiques des patients (pathologies chroniques, vieillissement, isolement rural…).
Des outils comme CartoSanté, ou encore le portail PAPS Bretagne de l’ARS (Agence régionale de santé), vous permettent d’identifier les opportunités locales. L’URPS Médecins Libéraux Bretagne peut également vous orienter. Pour les médecins spécialistes, la proximité avec un plateau technique ou une clinique peut être un critère stratégique (ex. : imagerie, chirurgie, biologie). Certaines spécialités sont très sensibles à la concurrence locale : un projet dans une zone déjà saturée peut être difficile à rentabiliser.
2- Définir son mode d’exercice et son statut
Vous avez plusieurs options :
- Exercice individuel : vous gérez votre propre cabinet, seul ou avec un secrétariat partagé.
- Collaboration libérale : vous exercez dans un cabinet existant, de manière autonome, sans partager les bénéfices.
- Association : vous partagez local, charges, patientèle et décisions avec d’autres praticiens.
- Exercice coordonné : vous intégrez une structure collective (MSP, centre de santé, CPTS) pour mutualiser les compétences et fluidifier le parcours de soins.
En savoir plus sur le statut juridique
Vous devrez également choisir votre secteur de conventionnement (secteur 1, 2 ou OPTAM). L’Option Pratique Tarifaire Maîtrisée permet aux médecins de secteur 2 de limiter leurs dépassements d’honoraires en échange d’avantages financiers.
3- Cumuler un exercice libéral en cabinet et des interventions en établissement privé
De nombreux médecins spécialistes bretons choisissent de cumuler un exercice libéral en cabinet avec des vacations ou des interventions en établissement privé, comme une clinique ou un hôpital. Ce mode d’exercice repose souvent sur un contrat d’exercice libéral signé avec l’établissement. Il est essentiel de vérifier les modalités de rémunération, de couverture RCP (responsabilité civile professionnelle), d’assurance, ainsi que les droits liés à la gouvernance (participation à la CME, par exemple).
C’est particulièrement fréquent dans certaines spécialités comme l’anesthésie, la chirurgie, la gynécologie-obstétrique ou la radiologie, où l’activité technique nécessite un plateau hospitalier.
Cette complémentarité permet de :
- Diversifier son activité professionnelle,
- Accéder à des équipements spécialisés (bloc opératoire, IRM, scanner … ),
- Et travailler en équipe avec d’autres spécialistes ou soignants.
Mais ce choix suppose aussi de bien organiser ses temps de présence :
- Répartition claire entre les jours de consultations au cabinet et les créneaux en établissement.
- Gestion des astreintes et des gardes.
- Anticipation des contraintes logistiques (temps de trajet, compatibilité des plannings…).
En Île-de-France, l’URPS a publié un guide sur les conditions d’exercice dans les établissements privés, qui peut inspirer les médecins bretons dans leur réflexion.
4- Les démarches administratives incontournables
Voici les principales étapes à suivre pour officialiser votre installation :
- S’inscrire à l’Ordre des Médecins du département d’exercice.
- Créer votre compte professionnel de santé (CPS).
- Vous enregistrer à l’URSSAF (cotisations sociales).
- Vous affilier à la CARMF (Caisse Autonome de Retraite des Médecins de France).
- Déclarer votre activité à l’Assurance Maladie.
- Ouvrir un compte bancaire professionnel.
Certains outils, comme le site Ameli Pro, vous permettent de centraliser plusieurs démarches. Pensez également à souscrire une responsabilité civile professionnelle (RCP), obligatoire, et à organiser votre protection sociale et votre prévoyance.
5- Financer son installation : aides et accompagnement
L’installation en libéral représente un investissement. Bonne nouvelle : des aides existent, notamment en zones sous-dotées.
Parmi elles :
- CAIM : Contrat d’Aide à l’Installation des Médecins.
- CSTM : Contrat de Solidarité Territoriale Médecin (majoration des actes).
- COSCOM : soutien financier pour les médecins s’inscrivant dans une démarche de coordination.
- COTRAM : accompagnement des médecins transmettant leur cabinet en vue de la retraite.
- CDE : Contrat de Début d’Exercice.
Ces dispositifs sont pilotés par l’Assurance Maladie ou l’ARS. L’URPS Médecins Libéraux Bretagne peut vous aider à identifier ceux qui correspondent à votre projet. N’oubliez pas que le choix de s’installer en libéral en Bretagne peut être fait à tout moment de votre carrière, y compris après une expérience salariée ou hospitalière.
Certaines spécialités impliquent des coûts d’équipement élevés (ophtalmologie, ORL, gynécologie, cardiologie…).
Il peut être nécessaire d’embaucher une secrétaire formée aux examens spécifiques, voire une assistante médicale.
6- Communiquer dans le respect de la déontologie
Il est possible aujourd’hui d’annoncer son installation au public, à condition de respecter les règles :
- Plaque professionnelle sobre
- Fiche annuaire à jour (nom, spécialité, horaires, honoraires).
- Annonce de début d’activité dans la presse locale ou en ligne, sans contenu promotionnel.
- Fiche Google My Business ou site internet clair, informatif, non commercial.
Soigner son e-réputation fait partie intégrante de la communication professionnelle. Être visible en ligne, c’est aussi être exposé. Un profil à jour, une présence maîtrisée sur les plateformes et une veille régulière permettent de renforcer la confiance des patients… tout en prévenant les malentendus ou les avis injustifiés. L’URPS Médecins Libéraux Bretagne propose des ressources pour vous accompagner sur ce sujet.
À noter 📝
Le Code de déontologie interdit toute forme de publicité ou de comparaison. L’objectif est de faciliter l’accès aux soins, pas de créer une concurrence entre confrères.
6- Créer sa patientèle en Bretagne : qualité, réseaux et ancrage local
Les premiers patients viendront souvent par le bouche-à-oreille, les recommandations ou les confrères. En vous rendant visible localement (pharmacies, autres professionnels de santé, structures de soins), vous ancrez progressivement votre cabinet dans la vie du territoire.
Accueillir avec soin, expliquer votre fonctionnement, développer la coordination et rester disponible sont autant de leviers pour construire une relation de confiance durable.
L'URPS Médecins Libéraux Bretagne, à vos côtés
Besoin d’échanger sur votre projet, de comprendre les aides ou d’être mis en relation avec des structures d’accueil ? Votre URPS travaille en lien avec l’Ordre, l’ARS, la CPAM, les communes et les professionnels de terrain pour favoriser l’installation et la qualité de vie des médecins libéraux bretons.
Vous pouvez accéder à des données utiles pour affiner votre choix d’installation selon la spécialité, la densité médicale ou la démographie locale sur le site de l’URPS Médecins Libéraux de Bretagne.
